Cuire, conserver, cuisiner sans recourir à l’énergie
Pendant que les outils et objets électroménagers s’entassent sur nos plans de travail et dans nos placards, certains s’attèlent à trouver des alternatives moins gourmandes en énergie et tout aussi performantes. En voici quelques unes.
La marmite norvégienne
La marmite norvégienne est une technique permettant de cuire les aliments sans nouvel apport d’énergie, utilisant le principe de la cuisson thermique. Efficace, écologique mais aussi économique, il s’agit d’une technique utilisée depuis 1870 en Norvège. Le procédé repose sur le prolongement passif de la cuisson, donc sans recours à un moyen de chauffage supplémentaire.
Pour cela, la marmite est chauffée puis retirée du feu pour ensuite être placée dans un contenant permettant d’isoler la chaleur. L’utilisation de matériaux isolants tels que le liège, la laine, le foin, le feutre ou une couverture retarde la déperdition de chaleur. En évitant cela, la température intérieure diminue lentement et permettra alors de terminer la cuisson du plat hors du feu.
En contrepartie, la marmite norvégienne prolonge le temps de cuisson et ne convient pas aux cuissons basses températures, puisque le stade de l’ébullition est obligatoire. Sa fabrication est accessible à tout le monde, tant par la facilité de fabrication que par le faible coût financier qu’elle représente.
Fabriquez vous-même votre marmite grâce à ce tutoriel de fabrication: A découvrir par ici.
Le frigo du désert
Le frigo du désert est également appelé Pot Zeer qui signifie “évaporation” en arabe. Cette alternative naturelle au réfrigérateur a été conçue en Afrique et permet d’économiser de l’énergie.
L’installation est simple: placer des aliments dans un pot en argile, lui-même placé dans un pot plus grand. Entre ces deux pots, on place du sable que l’on arrose deux fois par jour et l’on recouvre l’ensemble d’un linge humide. L’évaporation de l’eau va permettre de refroidir l’intérieur du pot et donc de conserver les aliments beaucoup plus longtemps. Ce principe s’appelle la thermodynamique.
Il a été découvert qu’en plus d’une conservation naturelle et faible en consommation d’énergie, il s’agit d’une technique très économique permettant de conserver les aliments jusqu’à 10 fois plus longtemps que d’ordinaire. Par exemple, les tomates sont conservées pendant 20 jours avec l’utilisation du Pot Zeer. C’est donc la situation idéale pour vos légumes!
En revanche, le frigo du désert ne permet pas de conserver la viande et les laitages. Pour vraiment l’adopter, il faudrait consommer ses produits à la demande et ne plus faire de stock. De toute évidence, l’adoption d’une telle technique nous pousse à changer nos habitudes alimentaires et à délaisser les produits avec conservateurs. C’est peut-être la première étape vers une alimentation responsable et sans déchets.
Lien vers un tutoriel pour la fabrication de son propre Pot Zeer
Le four solaire
Sous forme de caisse, le four solaire permet de cuire des aliments en utilisant le rayonnement du soleil. Il s’agit d’une alternative simple et peu coûteuse qui ne nécessite pratiquement aucun entretien. Outre le fait qu’il utilise une énergie gratuite, le cuiseur solaire permet de conserver les vitamines et oligo-éléments des aliments.
Plus précisément, le four solaire est une boîte dans laquelle se trouve une marmite . Celle-ci reçoit des radiations solaires, réfléchies par les miroirs extérieurs du four. L’isolement thermique de la boîte se veut optimale afin d’éviter les fuites d’énergie vers l’extérieur. Ce type d’installation est idéal pour des cuissons longues durées.
Le mixeur à pédale
Pour les plus téméraires, voici une alternative au mixeur: le mixeur à pédale. Basé sur le même principe que de la dynamo, le mixeur fonctionne de paire avec la roue, sur laquelle l’axe du mixeur est fixée. Un bon moyen de se dépenser, de cuisiner et de ne pas utiliser d’énergie. Tout ça à la fois. Nous n’avons pas encore trouvé de solution pour le grille pain mais on y travaille.
Des solutions pour limiter le gaspillage dans ma cuisine
De notre mode de consommation massive résulte des problématiques telles que le gaspillage. Pourtant, il est possible d’y pallier en utilisant nos déchets organiques autrement, et en conservant nos aliments de façon plus pérenne.
Le compost bokashi
Le Bokashi qui signifie “matière organique fermentée” en japonais, est une technique de compostage qui utilise les micro organismes efficaces (dit EM).
Ces dernières sont en partie responsables de la dégradation de la matière organique. Leur utilisation permet d’imiter le fonctionnement d’un humus sain et d’optimiser la bonne dégradation de la matière organique.
Le Bokashi est le résultat obtenu par la fermentation des déchets organiques. Il se manifeste sous forme de jus très nutritif pour les plantes, qu’il faut diluer à 1 % avec de l’eau. Mais aussi sous forme de compost solide riche en minéraux et micro-organismes.
Son utilisation est particulièrement adaptée au contexte urbain et hors sol. Il ne dégage pas d’odeurs, il est fermé hermétiquement et permet d’avoir un résultat rapidement.
Il est bon à y mettre toutes sortes de déchets organiques tels que: fruits et légumes, poisson, oeufs, pain, marc de café, sachets de thé, yaourt, petits os, agrumes, viandes crues ou cuites. En revanche il est recommandé d’éviter d’y mettre des restes de plats cuisinés, car suite à la cuisson, la qualité nutritive des déchets est amoindrie.
La pasteurisation d’aliments
La pasteurisation est un procédé qui consiste à les chauffer à une température de 80 degrés avant la mise en bocal, puis de les refroidir instantanément. Cette technique va éliminer en grande partie les micro-organismes pathogènes puis de chasser l’oxygène afin d‘éviter la prolifération des bactéries restantes. Les bocaux peuvent être conservés longtemps, mais doivent être stockés au réfrigérateurs puis consommés rapidement après ouverture du bocal.
Cette technique ne nécessite aucun matériel particulier et est une bonne manière de conserver de la sauce tomate ou de la ratatouille pour en profiter l’hiver.
Conserver grâce à la lactofermentation
La lacto-fermentation est une fermentation sous l’action de bactéries lactiques, qui produisent de l’acide lactique. Malgré l’appellation, cela n’a rien à voir avec le lactose. Ce processus de fermentation est lié aux lactobacilles, qui sont de “bonnes” bactéries. Elles sont présentes naturellement dans les sols et les légumes et transforment les glucides en acide lactique. Cette action rend les aliments fermentés plus facilement digestibles pour l’organisme.
Les produits lacto-fermentés sont conservés dans des bocaux hermétiques et immergés dans leur propres jus. Leur conservation peut durer jusqu’à plusieurs mois voire années. Cependant, lorsque le bocal est ouvert, veillez à le placer au réfrigérateur et à le consommer rapidement.